Chaconne
"Pégase impétueux ou nouveau Bucéphale,
Dans un hennissement mansonnien palpitant,
Figé dans son élan de marche triomphale,
Il bondit pour toujours dans l'espace et le temps."
Alain ANCELET - Extrait du Poème "Chaconne"
L'aventure a commencé en 2008, très exactement le 16 décembre, lorsque pour la première fois, nous avons découvert cette magnifique statue déjà admirée sur photo...
Ce jour-là, nous étions quatre à nous rendre à l'atelier de Frédéric JAGER, en Seine-et-Marne : Monique PIGÉ, maire-adjoint, Jacques MAREC, président de la Société des Amis du Château de Maisons, le directeur du Service culturel et moi-même. Si la photo était bonne, l'original l'était tout autant, sinon plus, et il nous a séduits. Nous avons su faire partager notre engouement à M. le Maire qui a donné son accord sur le choix de cette statue monumentale.
J. Marec a émis l'idée d'ouvrir une souscription publique pour l'acquérir, à laquelle les Mansonniens ont pu participer. La Ville a entrepris les démarches nécessaire auprès de l'architecte des Bâtiments de France, dont il fallait obtenir l'accord, puisqu'il s'agissait d'installer cette statue face au Château de Maisons, pour marquer l'entrée de la ville et sont destin indissociable du cheval.
CHACONNE, c'est 650 kg de bronze, 1 m 72 au garrot et une patine verte.
Pourquoi Chaconne ? Parce que Frédéric JAGER voue aussi une grande admiration à Jean-Sébastien Bach. Ce musicien a composé, entre autres, des "chaconnes" inspirées de la musique espagnole du XVIe siècle et l'idée s'est imposée de façon évidente : son cheval ne pouvait s'appeler autrement que "Chaconne" !
Nos remerciements vont à tous ceux, Mansonniens ou non, qui ont soutenu notre démarche ; à Jacques MAREC, qui a apporté à la Ville une aide indispensable ; aux services municipaux, tous secteurs confondus, qui ont collaboré à cette aventure.
Et enfin et surtout, merci à Frédéric JAGER, pour avoir été si bien inspiré et avoir sculpté avec tant de précision et de talent ce magnifique bronze, lié désormais pour toujours à l'image de Maisons-Laffitte, Cité du cheval.
Vivre à Maison-Laffitte (extrait) - février 2011
Deux statues de Frédéric Jager
Le portail des haras de Besançon s'orne désormais des statues équestres du sculpteur d'origine jurassienne.
L'inauguration des deux statues équestres ornant le portail du haras de Besançon a permis à une foule d'invités d'en savoir plus sur ce sanctuaire franc-comtois du cheval. Le haras de Besançon a pour but d'améliorer, d'encourager, de développer et de coordonner toutes les actions qui touchent au cheval, dans les trois domaines que sont l'élevage, les courses et l'équitation.
Dans le cadre du congrès national des haras qui a notamment réuni à Besançon les directeurs des vingt-trois dépots de France, deux statues équestres ornant le portail d'entrée du haras de Besançon et signées par Frédéric Jager, ont été inaugurées.
Tour à tour, MM. Galleau (directeur adjoint du service des haras), Legault (directeur) et Maurel (directeur de l'Institut du cheval) ont pris la parole pour saluer le sculpteur bisontin Frédéric Jager, spécialiste du cheval dans la peinture, le bronze, la sculpture et le moulage et qui, de son berceau jurassien, en passant par son atelier bisontin, émigre dans la région parisienne.
L'Est Républicain (extrait) - novembre 1995
Né à Melun en 1957, Frédéric Jager est un passionné d'équitation. Pour sa beauté, son courage, son indépendance le cheval l'a toujours fasciné. Formé à l'Ecole des Beaux Arts de Dijon, il remporte à 17 ans le premier prix national de sculpture pour l'exécution d'un "Petit Prince" en hommage à Saint Exupéry et en 1994 le premier prix de sculpture au Salon International de Saumur, entre autres. Il est devenu l'un des noms les plus connus de la sculpture équestre en mettant son talent au service de sa passion qui y représente les chevaux sous toutes leurs formes.
Dans un style relativement classique, il s'attache à représenter cet animal emblématique et mythique qui, de tout temps força l'admiration de l'homme, par des détails très précis : la tension des muscles, le frémissement de la peau, ou encore l'envol de la crinière. "De ses chevaux en mouvement émane un sentiment de liberté".
Les melunais ont pu admirer son talent au cours de l'exposition de l'espace Saint Jean en janvier 2006 qui a accueilli une vingtaine de sculptures, des peintures, des dessins, des bronzes, des plâtres.
Il a reçu de nombreuses commandes publiques et privées d'œuvres monumentales dont il est le spécialiste, la plupart mesurent entre 2 et 3 mètres ; on retrouve ses œuvres notamment au musée de Chantilly, au Haras de Besançon...La mairie de Melun lui a également acheté une sculpture qui se trouve dans les jardons de la mairie : "L'Homme et son fils à cheval".
Certains critiques n'hésitent pas à affirmer que "c'est l'un des très grands sculpteurs de notre temps", malgré sa notoriété, il reste modeste, il travaille hors galerie et organise ses expositions au gré des ses rencontres.
Melun de l'époque celtique à nos jours - 19e édition consacrée aux figures melunaises (extrait) - décembre 2009
La Prueva : la preuve à l'épreuve d'un nouveau talent
Le cheval a toujours inspiré beaucoup d'artistes, mais ne l'ont pas représenté comme Dali, maître du surréalisme. Un jeune peintre sculpteur vient d'apporter une nouvelle pierre à l'édifice de cette mythologie du cheval. Frédéric Jager est aussi un passionné.
Il parle des dix dernières années de sa vie, du jour où il se mit à peindre à celui où il se demanda pourquoi. Le voilà cynique en évoquant le personnage qu'il croyait devoir jouer pour plaire...et se vendre. Un sourire par ci, une grimace par là. Aujourd'hui, il semble avoir troqué ce rôle pour un autre qui lui ressemble d'avantage. Mais allez savoir où se cache le vrai Frédéric Jager, celui qui fut palefrenier et flamba ce qui lui restait d'argent pour les beaux yeux d'un pur-sang arabe...
Frédéric Jager aime la beauté au point de lui sacrifier beaucoup. C'est cette frénésie qui le pousse à travailler et lui permet de façonner des œuvres telles que la Prueva. Textuellement, ce terme signifie l'épreuve et il faut se reporter à la légende du cheval qui se cabre devant la fontaine pour comprendre tout ce que représente cette réalisation pour Frédéric. "C'est très fort, c'est important pour moi. J'aimerais qu'on comprenne tout ce que ça signifie. J'ai fait des choses dans le passé que les gens appréciaient, mais n'avaient pas cette valeur pour moi. J'aimerais que cette fois-ci ils comprennent qui je suis..." dit-il, une étrange lueur dans les yeux. Le regard des autres ?... "Ah oui, bien sûr, j'y prête attention. C'est pourquoi je veux que tout soit parfait lorsque j'organise une réception où j'expose..."
Le public ne s'y est pas trompé lors de la récente soirée où Frédéric Jager présentait La Prueva. Les visiteurs ont assisté à un spectacle d'une rare élégance : chœurs d'opéra et musique andalouse ont accompagné la danse d'un pur sang espagnol dirigé par Pierre Delgado, cavalier de Réjoneada. Un instant chargé d'émotions lorsque le rideau s'est retiré et a découvert La Prueva. Réalisées en plâtre moulé, grandeur nature, deux têtes de chevaux se penchent à la fontaine alors que le buste d'un autre se cabre et les domine. Leurs expressions révèlent les signes muets, ce langage si particulier des chevaux : jeu, contentement et révolte. Ce qui ne fut peut-être qu'un jeu au début est devenu pour Frédéric Jager un ultime moyen de trouver son chemin. Commandée par le directeur fondateur du musée vivant du cheval à Chantilly, la Prueva est vraiment la preuve d'un grand talent qui devrait oser davantage. D'ailleurs, si on lui demande ce qu'il peindrait ou sculpterait après les chevaux, Frédéric Jager ne répond-il pas "les hommes..." ?
La Croix (extrait) - août 1985